9 | Comment mieux gérer ses émotions (partie 1)
Apr 19, 2022Que faire pour mieux gérer émotions ?
Pour commencer, il faut clarifier la confusion entre une émotion et un ressenti.
Une émotion est une réaction psychophysiologique qui dure environ 3-4 minutes maximum, qui permet au corps de répondre de façon adaptée à l’environnement. Par exemple en mettant le corps en tension, ou en mobilisant l’énergie qu’il faut pour agir ou fuir.
Une émotion mobilise énormément d’énergie, et passe très vite. Se libérer naturellement d’une émotion est de l’exprimer pleinement. Se laisser traverser par la vague d’énergie sans forcément s’associer à l’émotion.
Un sentiment est construction mentale. C’est un état affectif d’ordre psychologique. Le sentiment peut être le prolongement d’une émotion.
Par exemple, on peut ressentir de l’angoisse par rapport à l’émotion de peur. Ou un enfant qui a peur du chien et ressent ensuite une insécurité. Une sensation est émotion maintenue dans nos pensées, donc sur la durée.
Un sentiment se renforce quand il est ressassé et mobilisé psychologiquement.
Plus une personne ressasse son insécurité, plus elle la renforce et plus l’insécurité devient profonde.
Dans cet article, je vais utiliser le mot émotion pour parler à la fois de l’aspect physiologique et du sentiment.
Le modèle
Le modèle suivant décrit comment une pensée crée une émotion, qui va faire qu’on agit, et comment utiliser le modèle pour se mettre dans de meilleures prédispositions et vivre comme on a envie de vivre.
Contexte
Le contexte est externe à vous. C’est votre environnement et vos interactions. Le contexte est toujours neutre, il n’est ni bon ou mauvais, ni juste ou faux.
Et quasiment automatiquement, quand on perçoit un contexte, on a une pensée.
Pensée
La pensée donne une interprétation au contexte. C’est aussi elle qui génère les émotions.
Émotion
Les émotions sont des sensations physiques qui viennent donner une information au cerveau. Cette information indique notre ressenti corporel à un temps T.
Le corps accumule le stress, l’énergie des émotions.
Par exemple, la colère peut être accumulée petit à petit, jusqu’à la goutte de trop qui fait déborder le vase, et ceci se passe au niveau physique.
Le physique a un autre rythme que le cognitif. Le mental va très vite, alors que le corps, ou le concret, prend parfois plus de temps à intégrer, surtout si on accumule sur des années.
Et « motion » est une partie importante du mot émotion. Une émotion est une énergie qui permet de prendre une action, mais peut aussi vouloir dire réaction ou inaction.
Résultat
Le résultat final donne un feedback au niveau des pensées.
À quoi ça sert ?
Parfois on entend cette phrase : « un sentiment ne se contrôle pas ». Ces personnes peuvent alors dire, si elles n’ont pas envie, ça ne va pas se contrôler.
En fait vous pouvez le contrôler. Ceci génère souvent une réaction agressive et défensive parce que ça va à l’encontre de notre conditionnement.
En réalité, nous avons le choix. Nous avons le choix de décider comment nous positionner par rapport à un contexte.
Bien sûr, il y a des cas à part, comme les traumas ou les chocs, les maladies psychiatriques avec perte du sens d’identité et perte des pensées cohérentes et l’amour qu’un parent éprouve pour son enfant.
Pour le reste, vous avez le choix. C’est une chance de pouvoir contrôler et gérer vos émotions.
Alors que faire de nos émotions ?
Quand vous repérez que vous ne vous sentez pas super, soit à cause d’une émotion ou votre humeur générale. Bref un sentiment que vous n’avez pas envie de vivre.
1. Spécifiez par rapport à quel contexte, à propos de quoi.
« Tout » n’est pas une réponse acceptable.
Allez dans la caverne de votre vie intérieure si vous n’arrivez pas à spécifier tout de suite.
Peut-être votre ressenti est causé par un contexte qui n’a pas été présent ce jour-là. Par exemple votre niveau financier. Les soucis d’argent peuvent nous ronger de l’intérieur.
Spécifiez pour chaque contexte, à propos de quoi vous vous sentez mal
2. Ensuite, qu’est-ce que vous vous dites à propos de ça ? Quelles sont vos pensées ?
Ça doit être quelque chose de profond. Si vous avez un premier truc qui vous vient, mais que vous n’êtes pas sûr, continuez de creuser.
Mettez par écrit ce qui se passe pour ce contexte.
Utilisez cette phrase pour commencer : Je n'ai pas envie de parler du fait que…
3. Ensuite, vous pouvez commencer à changer et modifier les phrases que vous avez relevées
Attention, il ne s’agit pas de simplement vous dire le contraire.
Tout d’abord, commencez par mettre ces pensées à l’état neutre.
Comment ? Par exemple, si vous postulez pour un job et votre pensée c’est : « J’ai pas les compétences pour ce poste »
Reformulez ça en : « J’ai des compétences qui sont utiles, et peut-être il faudra apprendre d’autres compétences. Et je suis capable d’apprendre. »
Si vous avez des pensées qui impliquent le mot « toujours » :
Remplacer « toujours » par « parfois » ou « peut-être »
Par exemple, plutôt que de vous dire « C’est toujours les autres qui ont le job. », dites-vous « Peut-être pas cette fois. Parfois c’est aussi moi. »
4. Observez le résultat
Les résultats que vous allez obtenir seront bien différents quand vous avez des pensées négatives, versus des pensées ressourçantes.
Autre manière de gérer ses émotions
- Demandez-vous « Je veux quoi comme résultat ? »
Par exemple, vous voulez avoir cette promotion.
- Demandez-vous à quel degré c’est sous votre contrôle ? Est-ce que ça dépend d’autres personnes ?
Focalisez-vous uniquement sur les choses qui sont sous votre contrôle. Les actions.
- Comment pouvez-vous agir durant les prochains mois jusqu’à ce que la promotion soit décidée et discutée au sein de l’entreprise ?
Notez les manières dont vous pouvez agir.
- Demandez-vous ensuite « Quelles émotions dois-je être en train de vivre à ce moment pour pouvoir faire ces actions ? »
Notez les émotions qui vous viennent. Par exemple : Confiant, ouvert, humble, affirmé, posé, joyeux, optimiste.
- Finalement, demandez-vous « Qu’est-ce que je dois être en train de me dire à propos du fait qu’il y a cette promotion pour générer ces émotions ? »
Notez les pensées que vous pouvez avoir qui vous permettent de générer ces émotions.
Par exemple, « J’ai les capacités », « J’aime ce job », et privilégiez ces pensées-là.