4 | L'excuse de la raison
Mar 31, 2022Dans ce post, nous allons explorer la différence entre une excuse et la raison.
Souvent en fin d’année, nous nous fixons des objectifs et résolutions. (D'ailleurs, je suis là pour vous dire qu'il ne faut pas attendre ce moment pour fixer objectifs.). Mais lorsque nous fixons ces objectifs, il y a une partie de nous qui, systématiquement, génère des excuses.
Ces excuses sont de fausses raisons et croyances qui viennent polluer notre esprit. Ceci est normal, mais c'est aussi à vous d’affuter votre raison pour ne pas vous laisser submerger.
Différencier les raisons valables des excuses
Nous allons maintenant rapidement aborder les clés pour différencier les raisons valables et concrètes, des excuses qui veulent vous empêcher de réussir.
1. Responsabilisation
Quand nous nous cachons derrière des excuses, c’est jamais de notre faute. Nous n'avons pas fait quelque chose parce que c’est le collègue, le temps, le traffic... souvent ce sont des faits externes. Mais nous pouvons aussi avoir des faits à l'interne: on se sentait pas bien, fatigué, j’y ai pas pensé, donc j’ai pas pu faire.
C'est pratique. Personne ne va nous challenger sur ces excuses. Mais pour le nombre de fois où nous avons oublié des choses importantes… il faut se demander pourquoi.
2. Sur la défensive
Si on devient défensif lorsque nous questionnons ces propos, on peut être sûr que c'est effectivement une excuse.
3. Dialogue interne
Notre cerveau adore la cohérence. Donc notre dialogue interne fait toujours (plus ou moins) sens. C'est qu'on a rationalisé, justifié nos excuses.
Est-ce que ça tient toujours la route quand on les dits à haute voix ? Si ce n'est pas le cas, vous pouvez pariez que vous êtes entrain de vous dire une excuse.
Les excuses tiennent beaucoup moins à voix haute.
Pour prendre un exemple
Mon excuse préférée c'est de dire que j'ai pas fait parce que j'étais fatiguée. C’est une bonne raison de pas faire quelque chose.
Si on suit le cheminement qui mène à cette excuse. On se dit qu'il faut toujours être à fond. Si on est fatigués, on est pas à notre état optimal. La conséquence est que nous ne serons pas à fond ce jour-là. Donc nous ne pouvons pas faire les tâches qu'on nous demande de faire. C’est pratique.
Les excuses sont pratiques, et quand vous les dites, une petite partie se réjouit, elle se dit "Ouais, super!".
Bien sûr, il y a toujours les cas extrêmes. Les personnes qui devraient s’arrêter, qui ont des raisons valables, mais qui interprètent ces raisons comme des excuses. Ces personnes flirtent souvent avec le burn-out.
4. Culpabilité
Souvent, pour ne pas faire quelque chose nous trouvons énormément de bonnes excuses, mais une seule bonne raison.
Et nous n'aimons pas y faire face, car cette raison reflète quelque chose sur nous. Les vrais raisons nous obligent d’assumer et de prendre la responsabilité, ce qui n'est pas forcément facile à faire.
Pour prendre un exemple
Mes clients passent énormément de temps à me dire des excuses.
Pour prendre un exemple, un client me disait qu'il voulait se coucher plus tôt pour avoir une heure de sommeil de plus, cinq nuits par semaine.
Et là, nous avons souvent l'attente que tout va bien se passer tout de suite. Il faut absolument se débarrasser de cette attente.
Quand nous prenons des résolutions, plein de choses surviennent qui nous montrent pourquoi nous n'avons pas déjà adopté cette nouvelle habitude de se coucher plus tôt.
Et après tout ça, il reste une raison qui nous empêche d'adopter une habitude:
- On en a pas vraiment envie...
Dans l'exemple de vouloir se coucher plus tôt, peut-être on se rend compte qu'en fin de journée, c'est le seul moment où nous sommes enfin seuls, sans enfants, conjoints. C'est le moment pour nous où nous pouvons enfin souffler pendant 30 minutes.
Et ce qui se passe là est génial. Parce qu'à partir de là, cette personne a le choix. Le choix d'assumer et de se dire "C'est le moment que j’ai pour moi. Peut-être que j'ai simplement envie de me sentir plus reposé, et prendre ce temps consciemment va me permettre cela.".
Ou alors, la personne choisit les autres raisons qui l'ont poussée à vouloir se coucher plus tôt et décide que celles-ci sont plus importantes, et va s'y tenir pour adopter cette nouvelle habitude.
Commencez par cet exercice
Nous avons tous ce générateur d'excuses qui s’enclenche en nous.
Cet exercice va vous permettre de repérer et d'identifier les excuses que vous vous donnez régulièrement.
- Pensez à une situation dont vous n'êtes pas très fiers. Par exemple un projet de travail qui s'est mal déroulé, des factures non-payées, etc.
- Ensuite, faites un exercice d'introspection pour trouver ce qui vous passait par la tête à ce moment. Notez-le sur feuille de papier.
- Ensuite, triez ce que vous avez noté entre excuse et raison, et également entre entre externe (collègue, temps) et interne (fatigue, oubli).
Prenons l'exemple du projet de travail. Un exemple de raison externe pour laquelle le projet s'est mal déroulé peut être parce qu'un collègue a lâché le projet à la dernière minute, n'a pas fait sa part du travail. Une raison interne pourrait être que vous n'aviez pas envie de faire le projet.
Notez que "Je n'ai pas envie" peut être une excuse OU une raison.
- Pas envie parce que pas envie = excuse
- Pas envie parce que ça va contre mes valeurs = raison
Finalement, regardez si ces excuses et raisons se retrouvent dans d'autres situations de votre vie. Essayez de repérer les schémas.
Par exemple l'excuse du traffic. Si vous arrivez en retard une fois, pas de problème. Mais si il y a un schéma où vous arrivez toujours en retard, là le traffic c’est une excuse. Ne pas avoir envie de partir plus tôt, c’est une raison, parce que vous êtes responsables. Vous vous assumez.
En faisant cet exercice, on peut se rendre compte comment on peut être mature et immature.
Autant, nous pouvons avoir une posture d’adulte pour certains sujets, alors que pour d’autres, on a pas envie, on est paresseux, etc.
Il peut être marrant et révélateur de voir ces contrastes en soi.
Mot de fin
Tant que vous restez avec vos excuses, vous n'allez pas avancer. Vous n'allez pas vraiment atteindre vos objectifs, ou ça va être quatre fois plus difficile.
Commencez par chercher aujourd'hui, quelles sont les excuses pour justifier de ne pas avoir fait ce que vous aviez prévu de base.
Pour repérer excuses : vous pédalez dedans, les "Oui mais".
Plutôt que de dire qu'on ne vient pas à une soirée parce qu'on a pas envie, nous commençons à pédaler: ma famille c'est compliqué en ce moment, voilà je sais pas, j'ai beaucoup à faire, j'hésite... C’est des excuses.
Ou bien vous assumez et dites que vous avez pas envie, et tant mieux.