2 | La puissance des émotions

Les émotions sont un sujet vaste et complexe. Ce poste pourra vous donner une compréhension globale des émotions.

C'est quoi une émotion?

Définir les émotions, c'est un casse-tête, et même les experts ne sont pas d'accord. Il existe plusieurs théories différentes.

Mais on peut dire que les émotions sont des réactions psychophysiologiques temporaires et intenses.

Psychophysiologique parce que les émotions se passent à la fois au niveau cognitif et au niveau physique.

Quand on est sous emprise d'émotions, on le sait parce qu'on le sent physiquement. Par exemple, pleurer quand on est triste, être tout rouge de colère ou avoir l'estomac noué par la peur.

Attention à ne pas confondre les humeurs et les émotions. Une humeur est plus stable, sur le plus long terme. Par exemple, quelqu'un peut être d'humeur déprimée.

Par contre, quand on a chagrin, et qu’on pleure de manière intense, il est rare de pleurer pendant des heures. Les émotions s’expriment de manière courte et intense, car l'expression des émotions demande beaucoup d'énergie.

Et les émotions ne servent pas juste à s'exprimer, elles permettent aussi de se mettre en mouvement (émotion). Elles nous font agir. On est porté à faire des choses par émotion, que ce soit joie, tristesse, colère.

Deux théories

Il y a deux théories principales sur les émotions.

La première théorie nous dit qu'on a une réaction au niveau psychologique à cause d'une réaction physiologique. Donc par exemple, on est triste parce qu'on pleure. 

La deuxième théorie nous dit exactement l'inverse. Il y a d'abord une pensée au niveau cognitif, qui donne une réaction physiologique. Donc par exemple, on pense à quelque chose de triste et on se met à pleurer. 

Peut-être que dans la réalité, on a un peu des deux. Les pensées alimentent les réactions physiologiques, et les réactions physiologiques viennent alimenter nos pensées.

Combien d’émotions avons nous ?

De nombreuses théories définissent le nombre d'émotions. Certaines disent 16, d'autres 14 ou 8.

Les émotions sont comme les pensées, elles sont liés au langage. Certaines nuances d'émotions sont exprimées seulement dans certaines langues. 

Par exemple Forelsket (norwegien), qui est la sensation électrique qu’on a quand on est entrain de tomber amoureux.

Ou l'émotion saudade (portugais), qui décrit la tristesse qu'on ressent quand quelque chose se termine définitivement.

Emotions principales

On a tous cette palette d’émotions, que nous avons plus ou moins expérimentées et vécues dans notre vie.

Mais pour simplifier les choses, nous pouvons parler de cinq émotions de base: la peur, la colère, la tristesse, la joie et la jalousie.

Nous avons tous ces 5 sources émotionnelles, mais elle ne sont pas toujours égales en quantités et intensité. Nous avons différents niveau de ces émotions qu'on aime ressentir dans notre quotidien pour se sentir fonctionnel. 

Certains sont stimulés par la peur, d’autre se sentent bloqués. Certains sont motivés par la colère. D'autres ont un tempérament plus triste. Certains se voient comme fonctionnels quand ils sont complètement joyeux.

Il n'est pas possible de quantifier les émotions. Elles se distribuent sur une échelle qui est personnelle et unique à chacun.

Imaginez comme des vases émotionnels, chaque émotion ayant un vase. Chaque personne a niveau d’équilibre pour chaque vase émotionnel auquel elle se sent bien.

Avec notre éducation et notre culture, on apprend à se distancer de nos émotions. La seule émotion qui est encouragée est celle de la joie. Comme nous mettons de côté nos émotions, nous ne remarquons pas quand un vase commence à s'éloigner de son niveau d'équilibre. On ne remarque pas un trop plein de colère, tristesse ou une baisse de joie.

Ce n'est qu'une fois qu'on va dans la réserve d'une émotion, que ce soit dans le vide ou le trop-plein. Avant ça nous sommes aveugles aux variations.

Je vous encourage donc à développer une habitude, un checkpoint, où vous faites le point de vos vases. Êtes-vous dans un trop plein, ou bientôt à sec?

Ces vases se remplissent petit a petit.

Métaphore des petits poulpes

Pour vous donner une métaphore, imaginez des petits poulpes qui nagent dans les vases. Ces poulpes sont des événements qui nous ont marqués, des blessures qui ont généré de la colère, tristesse ou de la honte.

Ces petits poulpes sont fourbes et se camouflent. Plus il y a de poulpes, plus le vase prend de volume. Toutes ces choses qui nous ont mis en colère, les actions et les non-dits, ça fait plus en plus de poulpes, jusqu’à ce qu’ils viennent ensembles et forment pieuvre.

Les pieuvres sont plus complexes, et plus difficiles de s'en débarrasser. Votre job, le meilleur investissement que vous pouvez vous offrir, c’est regarder, prendre la température de vos vases, voir s'il y a des poulpes ou même une pieuvre, quelque chose que vous pouvez libérer.

Quand on a un débordement émotionnel, une inondation interne, une grande fatigue, il y a plus de travail pour revenir à un état d'équilibre.  

Exercice pour vous

Je vous propose un exercice pour commencer à faire le point sur vos vases.

Prenez une feuille de papier et dessinez cinq vases qui représentent chacune des émotions de base.

Puis estimez le niveau émotionnel auquel vous vous sentez le plus performant pour chaque vase. 

Finalement, demandez-vous à quel niveau vous êtes aujourd'hui, puis regardez les variations. 

Vous pouvez également faire cet exercice en famille. Il peut être surprenant de voir comme les émotions varient d'une personne à l'autre.