11 | Pratiquer le lâcher-prise

Le lâcher prise est un sujet qui revient souvent. Mes clients y sont tous confrontés à un moment donné, et ils se rendent compte qu’ils vont devoir apprendre à lâcher prise.

Comment on le fait ?

Le but de cet article est de vous réconcilier avec le concept de lâcher prise. Peut-être avez-vous l’impression que lâcher prise est synonyme d’abandonner.

Mais ce n’est pas le cas. Et lâcher prise est parfois la meilleure stratégie pour canaliser votre énergie sur des choses plus importantes.

Lâcher prise demande de l’humilité et du courage.

Pour commencer cette ouverture au lâcher prise, je vous invite à prendre un stylo, à le tenir dans votre main et à le lâcher. En le lâchant, il tombe par terre. C’est une manière de voir le lâcher prise.

Une deuxième manière de voir le lâcher prise, c’est de tourner votre main et de voir que c’est aussi vous qui soutenez le stylo. C’est cette manière de voir les choses que nous allons utiliser aujourd’hui. Le fait de relâcher la tension sur certaines choses, de les soutenir, d’être là et d’accepter que nous avons pas toujours le contrôle. C’est oser se sentir impuissant par rapport à quelque chose.

Souvent, il faut plusieurs essais pour apprendre le lâcher prise. Ça fait partie de la vie.

Il est plus simple de lâcher prise quand on est en accord avec soi. Les choses qu’on a envie de lâcher font souvent référence à une part d’ombre de nous, que nous n’avons pas envie de rencontrer, des blessures, des non-dits, des défauts.

Il faut alors une certaine agilité pour commencer à explorer cette part d’ombre. Vous faites alors de la spéléologie pour sonder les cavernes de votre vie intérieure. Plus vous vous y intéressez, le plus rapidement vous pouvez rebondir et grandir.

Quand quelque chose fait écho à une part d’ombre en vous, je vous invite à effectuer ce travail d’introspection.

L’humour est comme un essuie-glace, il n’arrête pas la pluie mais permet d’avancer.

Lâcher prise est le résultat d’un processus où vous apprenez à prendre conscience de ce qui vous retient, d’accepter, de guérir et de faire confiance que ça va bien se passer.

« Ne pas s’en faire et ne pas s’en foutre. »

La première étape

Tout d’abord, il s’agit d’aborder une situation à partir d’une vision du verre à moitié rempli plutôt qu’à moitié vide. Je vous invite à relire l’article sur la gratitude pour approfondir cette notion.

Il s’agit de remarquer ce que vous avez et ce qui va. Quand on est dans cette position de remarquer tout ce qu’on a et ce qui va, ça nous donne une autre énergie et une manière de faire face aux situations et aux choses qu’on a envie de contrôler.

La deuxième étape

Ensuite, je vous invite à commencer à sonder et creuser ce qu’il se passe.

Demandez-vous pourquoi vous n’arrivez pas à lâcher prise par rapport à cette situation. À quoi cette situation fait écho.

Par exemple, une situation peut faire écho à vos valeurs, quand vous remarquez qu’une personne n’a pas tenu une promesse et que ça vous dérange. C’est une indication que le fait de respecter les promesses est important pour vous. Ceci vous permet d’effectuer un travail sur vous et de faire des changements subtils.

Quand on change notre point de vue vers l’interne, ça nous donne des pistes et un sentiment de contrôle. Nous avons toujours le choix de comment nous abordons une situation.

Ces situations et contextes que vous ne pouvez pas contrôler vous donnent une opportunité pour sonder ce qui se passe et de commencer à réajuster. La seule chose que vous pouvez contrôler c’est vous-mêmes et votre manière de faire face à la situation.

Il s’agit de se rendre compte et de savoir dire, quand c’est à vous de changer et de prendre une autre position.

Quand vous vous retrouvez dans une situation où les positions sont cristallisées et personne ne bouge, c’est un bon moment de pratiquer le lâcher prise pour votre bien être. C’est la solution la plus adaptée. 

Quand une personne résiste quelque chose, c’est qu’elle n’a pas envie d’accepter une situation. Mais au fond, elle aimerait se retrouver elle-même et retrouver une sérénité.

Peut-être vous vous dites « Pourquoi moi, pourquoi les autres ne font pas comme je dis, pourquoi ce n’est pas comme moi je veux, si tout le monde faisant comme je veux la vie serait bien ». C’est un discours typique de quelqu’un qui refuse de lâcher prise.

Une technique utile

Dans ce cas, je vous propose une technique utile.

Quand vous avez ce genre de pensées, augmentez et dramatisez les phrases que vous vous répétez. Ce qui est intéressant c’est que ça devient comique. Avec cette position d’observateur, vous vous rendez compte que ces phrases deviennent presque ridicules.

Ensuite, prenez conscience de ce qui se passe réellement pour vous. Et accepter cette parte de vous et que situation est telle qu’elle est et que c’est ok.

Posez-vous vraiment ces questions. Faites-le vraiment. « Okay. Et alors ? ». Une personne n’a pas respecté notre engagement. Et alors ? Qu’est-ce que vous allez en faire ?

La troisième étape

La prochaine étape c’est de passer à autre chose. Ceci peut se passe quand on remarque ce qu’on a, ce qui est possible, les opportunités.

Par exemple, quand les choses ne se passent pas comme on aimerait dans nos relations. On peut ressentir de la déception, ou de l’agacement, et c’est normal. Et à partir de là, on en fait quoi ? Vous allez ou depuis là ?

 Cette pratique de lâcher prise est aussi un apprentissage de faire confiance que ça va aller, qu’on avance, qu’on évolue et qu’on retombe sur nos pattes.

C’est un apprentissage de passer à travers les situations inconfortables en apprenant à observer les sensations négatives de manière objective.

En faisant ça, en observant pensée, émotions, objectivement, on desserre leur emprise sur nous. Ça nous donne une marge de manœuvre pour faire une choix conscient de ne pas continuer à les nourrir, ne pas rester dans une engrenage répétitif où on s’accroche à quelque chose qu’on ne peut pas changer.

Pour récapituler les manières de faire

Une première option est de vous imaginer vos pensées sous un angle de scénario grotesque. Jouez vous la scène dans votre tête.  Augmentez, dramatisez, tellement que vous-même ça vous ferait rire parce que vous ressemblez à chien enragé, aberrant, grossier.

La deuxième option est de commencer à conscientiser ce qui se joue en vous. Faites de la spéléologie en vous pour explorer votre part d’ombre.

Puis, commencez à accepter cette partie d’ombre de vous. Ensuite vous pourrez observez objectivement ce qu’il se passe (que ce soit de la colère, de la jalousie, de l’énervement, de l’injustice. Puis vous pourrez commencer à ajuster, accepter, passer à autre chose.

J’aimerais vous laisser avec un poème sur le lâcher prise. 

« Lâcher prise, ce n'est pas se montrer indifférent, mais simplement admettre que l'on ne peut agir à la place de quelqu'un d'autre.

Lâcher-prise, ce n'est pas couper les liens, mais prendre conscience que l'on ne peut contrôler autrui.

Lâcher-prise, ce n'est pas être passif, mais au contraire tirer une leçon des conséquences inhérentes à un événement.

Lâcher-prise, ce n'est pas reconnaître son impuissance, c'est avoir l'assurance que le résultat final est entre d'autres Mains.

Lâcher-prise, c'est ne plus blâmer ou vouloir changer autrui, et donner le meilleur de soi-même.

Lâcher-prise, ce n'est pas prendre soin des autres en faisant preuve d'une totale abnégation, mais se sentir concerné par eux.

Lâcher-prise, c'est ne pas assister, mais encourager.

Lâcher-prise, c'est ne pas juger, et accorder à autrui le droit d'être humain.

Lâcher-prise, c'est ne pas s'occuper de tout ce qui arrive, et laisser les autres gérer leur propre destin.

Lâcher-prise, c'est ne pas materner les autres, et leur permettre d'affronter la réalité.

Lâcher-prise, ce n'est pas rejeter, c'est au contraire accepter.

Lâcher-prise, c'est ne pas harceler, reprocher, sermonner ou gronder, et tenter de déceler ses propres faiblesses et de s'en défaire.

Lâcher-prise, c'est ne pas vouloir sans cesse adapter les choses à ses propres désirs, et prendre chaque jour comme il vient et l'apprécier.

Lâcher-prise, c'est ne pas critiquer ou corriger autrui, mais devenir chaque jour plus pleinement ce que l'on est profondément.

Lâcher-prise, c'est ne pas regretter le passé, et vivre et grandir dans le présent pour l'avenir.

Lâcher-prise, c'est craindre moins et aimer davantage. »