Comment (re)croire en soi suite à des échecs et des déceptions
Mar 07, 2023Je me souviens qu'il y a deux étés, nous avions la possibilité d'apprendre à faire du foil et du ski nautique. Nous étions avec des amis et il n'y avait littéralement rien d'autre à faire. Lorsque c'était mon tour, j'ai essayé 6 à 8 fois, et ensuite j'ai arrêté. C'était la même chose pour mon mari.
Nos raisons : un peu de fatigue, mais surtout, nous avions l'impression de perdre de plus en plus la face et d'embêter nos deux autres amis. Nous avions peur de les faire perdre leur temps.
Pour eux, c'était un réel plaisir et nous nous amusions. Nous avons essayé, mais puisque nous n'avons pas réussi assez rapidement, les peurs de déranger et d'abuser de la générosité nous ont bloqués... et cela a créé un état d'esprit d'échec.
C'est-à-dire que même si j'ai envie de réessayer, je suis déjà en train de me préparer psychologiquement à l'échec, tout en me mettant la pression pour réussir dès la 3ème ou 4ème tentative, puisque j'ai déjà essayé une fois.
Ce qui se passe ici est un double étau, imposé par deux injonctions/principes de vie qui entrent en compétition.
Le premier principe est "il est important d'essayer", le second est "à ton âge, il devrait y avoir des choses qui sont acquises. Si tu n'y arrives pas, cela signifie que tu n'en es pas capable... alors laisse tomber".
Et cette approche, même si elle nous paraît logique, nourrit un état d'esprit d'échec.
L'impuissance apprise
Une autre chose qui peut expliquer l'état d'esprit d'échec est l'impuissance apprise. Suite à des échecs, surtout dans le cadre où des efforts importants ont été déployés (et pour beaucoup, l'école est un bon endroit pour commencer à investiguer), il y a cette conclusion à laquelle on arrive... on n'est pas si capables que ça.
Peut-être même que vous avez entendu cela à répétition, des commentaires des profs, des parents...
Vous avez cru à une époque ne pas être capable de réussir, et une partie de vous continue à le croire aujourd'hui... mais vous n'en avez pas conscience. C'est littéralement une croyance, quelque chose qui est dans votre subconscient.
Alors qu'aujourd'hui, peut-être que vos circonstances ont changé. Peut-être que vous aviez besoin de plus de temps que la moyenne, la norme, pour comprendre quelque chose...
Cependant, vous continuez de garder cet apprentissage en vous comme une marque/une preuve...
Et cela est naturellement problématique, surtout lorsque l'on a des projets, des rêves, des envies.
Maintenir un état d'esprit d'échec
Maintenant, abordons l'aspect plus tordu, plus ambigu. Il y a des bénéfices secondaires à continuer d'avoir un état d'esprit d'échec. Et c'est important de les reconnaître. Le premier bénéfice est que vous prenez moins de risques. Pour certains, il est plus important que vous soyez insatisfait, mais en vie, que vous ayez pris trop de risques et que cela vous "détruise". Mais ici, la notion de ce qui peut être détruit et qui est important de protéger, c'est votre intégrité physique. Ensuite, cela permet de rester dans la norme.
Adopter un état d'esprit imprégné d'échec est la norme. Je sais, ce n'est pas politiquement correct à dire... et pourtant... Combien de fois peut-on remarquer que l'on capitule ? Que l'on abandonne nos bonnes résolutions ? Que l'on refuse de se confronter à l'inconfort de l'auto-discipline active (les actions), mais aussi l'auto-discipline mentale, pour préserver, prendre soin de ce qui est réellement important pour nous.
Réussir à avoir de l'auto-discipline
Le souci ici, ce n'est pas que vous êtes incapable d'avoir de l'auto-discipline. Vous en avez déjà. Mais vous épuisez ici votre quota quotidien d'auto-discipline pour des choses avec lesquelles vous n'êtes pas en accord. Vous vous dites que vous n'avez pas le choix, que c'est comme ça... graduellement et doucement vous entrez dans une posture de victime. Vous subissez les obligations et responsabilités de la vie, en priant intérieurement que cela s'arrête rapidement.
Et lorsque vous prenez conscience que c'est possible de vivre autrement, que cela peut s'arrêter, mais que cela va vous demander de faire preuve d'auto-discipline, alors là... cela bloque. Et c'est le serpent qui se mord la queue, le schéma qui perdure, la boucle qui continue...
Oui, je sais, ce n'est pas facile... loin de là, et c'est pour cela que même s'il n'y a que vous qui puissiez transcender, transformer cela, le faire tout seul ne fait qu'augmenter la difficulté.
Question puissante
Dans quel domaine et aspects de votre vie restez-vous dans un état d'esprit d'échec, malgré des efforts apparents ?
Le passage obligé, pour toute personne qui va atteindre son objectif, est non seulement d'aller jusqu'au bout du processus, mais d'y aller en surveillant son état d'esprit.
Le recadrage
- Je suis capable de.
- Ce n'est pas parce que ça n'a pas marché que cela continuera de ne pas aller.
- Élever ses standards.
Être en accord avec soi est littéralement impossible si on a l'impression d'être constamment en train d'échouer.
Cela paraît logique, pourtant comment transformer cela, afin de pouvoir le ressentir, le vivre ?
Abordons ici la notion de quota d'essais. Quelles sont les règles implicites du nombre de fois que vous avez le droit d'essayer ? Je me donne la possibilité de recommencer combien de fois ? Pour quelles raisons ce chiffre ?