8 | Quand t'arrives pas à te sortir une critique de la tête
Apr 14, 2022Comment gérer les critiques ? Surtout quand cette critique nous fait mal ?
Les critique de type négatives, et parfois même les critiques constructives, peuvent faire mal.
Quand on a un mal émotionnel, notre activité cérébrale est similaire au mal physique. Et parfois vous aurez des commentaires du style : « Faut pas prendre au sérieux, pas grave, on s’en fou ce que cette personne dit, faut pas ».
Mais quand on éprouve ce mal émotionnel, il est difficile de rationaliser et lâcher ce que cette personne nous a dit.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau, je vous invite à lire et écouter l’épisode 3.
Ce qui se passe
Au niveau profond
Quand vous ressassez la critique, vous êtes en mode Luc, en mode conscient. Vous vous rejouez la scène mentalement. Et vous vous faites pleins de scénarios catastrophe à côté, du style : « je suis pas assez bien, j’ai fais faux, je suis nul ».
Papi n’a pas de notion du temps, ni de la réalité. Il vit à travers les informations qu’il reçoit de la part de Luc. Et quand il reçoit ces messages ‘catastrophe’, il va activer une partie instinctive de survie.
La critique que vous avez reçue s’inscrit sur la peur du rejet. On a envie de plaire et d’être accepté et que les autres approuvent de nous. Même quand la critique partait d’une bonne volonté, quand on s’est montrés, on est vulnérables, et la critique vient s’inscrire dans peur du rejet, qui est primale. Elle symbolise la mort.
Nous sommes des êtres sociaux pour une simple raison. Si on est accepté par un groupe, ce groupe protège et nous soutient. Et le rejet vient jouer là-dessus, c’est pour ça que c’est tellement intense.
Au niveau intermédiaire
La critique joue aussi sur l’image qu’on a de nous-mêmes. Nous avons envie d’avoir une bonne image de nous.
Certaines personnes arrivent à se la créer elles-mêmes, leur regard est tourné vers l’interne. D’autres sont dépendantes de ce que d’autres personnes pensent d’elles, leur regard est tourné vers l’externe.
Pour restaurer l’équilibre, il faudrait avoir 60 à 70% de focus interne, et 30 à 40% de focus externe pour construire notre image de nous-mêmes.
Maintenant, quand la critique fait mal, ce n’est pas de la sagesse qu’il faut chercher. Il faut comprendre pourquoi la critique fait mal, ce à quoi elle fait écho. Il y a plusieurs options :
- La critique peut faire écho à une blessure du passé
- La critique peut aussi faire écho à quelque chose qu’on se dit à l’intérieur de nous
- Et la critique peut faire écho à une part d’ombre en nous, quelque chose qu’on a pas envie d’admettre à propos de soi. On trouve ça intolérable sur l’autre, et quand on entend cette chose sur nous, c’est inacceptable.
Quoi faire et surtout, comment faire ?
"On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement." - Marcel Proust
En ayant mal, Papi croit qu’on vous attaque au moment présent, quand vous êtes en train de ressasser.
Mettre des mots dessus
La première chose à faire, c’est de mettre des mots sur votre ressentis. Vous pouvez soit parler avec quelqu’un ou vous parler à voix haute.
Par exemple : « Je me sens mal parce que je n’ai pas vu venir, pas d’accord, etc. ».
Il est important de ne pas faire de relativisation en premier (du style « c’est UNE personne, la personne n’est pas importante, etc).
Réaffirmez-vous symboliquement
La deuxième chose à faire, c’est d’imaginer que vous pouvez parler à cette personne ouvertement, droit dans les yeux, en lui disant tout ce que vous pensez d’elle.
Vous pouvez même faire ça sous la douche pour mieux lâcher tout ce que vous avez sur le cœur et laissez couler tout ça avec l’eau.
Pour commencer, fixez un point. Ceci va vous mettre dans une sorte d’état d’autohypnose. Vous allez parler à la partie inconsciente de votre cerveau, qui ne fait pas la différence entre la réalité et l’imaginé.
Donc ayez cette conversation franche avec la personne. Ça va lâcher. Symboliquement, vous vous êtes défendus. Faites ça seuls, pas devant la personne. Parfois ça peut être énervant de pas avoir su se défendre. Cet exercice permet de vous réaffirmer.
Laissez place à la sagesse
Ensuite, quand c’est libéré, prenez de la distance et laissez finalement place à la sagesse.
« Est-ce que c’était justifié ? » Si la réponse est oui, rappelez-vous que l’erreur fait partie du jeu de la vie.
Posez-vous ces questions : « Qu’est-ce je peux faire ? Qu’est-ce que je peux apprendre pour que ça ne se reproduise pas ? ». Dans tout ça, soyez là pour vous-mêmes, plutôt que de vous rejeter.
Peut-être que vous vous rendrez compte que la personne critique parce qu’elle est négative et toxique, et qu’au fond, c’est elle qui va mal. Dans cette situation, ça ne sert à rien de savoir, mais de vous rappeler que ça venait d’elle.
À quoi la critique fait-elle écho?
Finalement, est-ce que la critique vient heurter une partie de nous qu’on a de la peine à accepter ? Depuis quand est-ce qu’on traine ça ? À ce moment, il s’agit d’effectuer un travail sur nous, et de chercher les croyances qui sont derrière.
Par exemple : « Pour faire quelque chose, il faut être parfait. L’erreur n’est pas acceptable. »
Parfois, la critique peut même venir faire écho à une situation d’enfance.
Dans ce cas, il y a trois choses possibles :
- Dans chaque critique qui fait mal, nous avons une opportunité de guérir quelque chose en nous. Ça nous permet de lâcher prise.
- Ou alors, nous nous rendons compte que la blessure est profonde, et que nous avons besoin d’être accompagnés, par exemple par un psychothérapeute, pour y faire face.
- Peut-être vous avez conscience de la blessure, mais vous pensez que ce n’est pas le bon moment, donc vous mettez le couvercle dessus. Cette dernière technique est plutôt une technique de survie qui cause plus de problèmes par la suite, parce qu’on empile les blessures les unes sur les autres. Je ne vous conseille donc vraiment pas d’agir de cette manière, si vous pouvez y faire face maintenant.
Le plus important pour faire face à une critique qui fait mal
Dans tout ça, lâcher tout ce qu’on a à dire est la partie la plus importante. Faites-vous le cadeau de vous réaffirmer, de remettre les points sur les i et vous réapproprier votre pouvoir d’action et votre puissance.
Ensuite de ça, vous pouvez philosopher, puis être à l’écoute de vos blessures.
Il faut courage pour faire face à blessure, les vivre pleinement, et prendre des actions. Donc c’est toujours bien d’être dans un mental de « c’est moi qui décide, point barre ».